Note n°010 – La réalité

Retrouvez ici la note et les références bibliographiques présentées dans le livre ainsi que d’éventuels compléments !
- Notes et bibliographie
- septembre 16, 2024
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- Stéphane Durand
Le concept de réalité traduit l’idée de la matérialité de ce qui est observé et compris.
Il y a des réalités faciles à démontrer et d’autres, bien plus compliquées.
Dans les faits, il existe des réalités dites « individuelles », celles que nous nous forgeons et les réalités dites « collectives », celles forgées par le groupe. Ces réalités sont des construits sociaux et sont plus ou moins « brouillées » par notre niveau de connaissance d’un sujet et de tout un tas de « filtres » que sont nos biais cognitifs ou sensoriels et le « bruit » qui tend à rendre les informations incohérentes.
Parmi les nombreux biais qui influencent notre représentation de la réalité, nos éléments de culture, composés de nos croyances, de nos mythes, de nos valeurs, de nos règles et conventions, ont un poids considérable dont il est d’autant plus difficile de s’extraire qu’ils sont partagés par un grand nombre d’individus.
Le bruit quant à lui résulte de décisions différentes prises sur des sujets identiques dans situations similaires, y compris par une même personne experte d’un sujet. Ainsi, si dans une situation donnée, un expert peut prendre une option trois fois et deux fois une autre option. Il est alors difficile d’en tirer un enseignement fiable et utile sans prendre soins d’identifier préalablement s’il existe des critères décisionnels « masqué » par le nombre important et diffuses d’informations froides (factuelles, mesurées, déductibles) et/ou chaudes (émotionnelles, intuitives) qui amènent à choisir une option plus qu’une autre. Le bruit rend difficile l’analyse de données.
Avec l’avènement des réseaux sociaux et l’intelligence artificielle qui se déploie à grand pas, nous pouvons dire que nous sommes continuellement confrontés à du bruit (une information et son contraire) et des biais individuels et collectifs (des opinions forgées par les croyances, les idéologies, les histoires, le champ d’expertise, les enjeux, les méthodes et les outils mis en œuvre…).
Le travail du passeur consiste notamment à agir sur les éléments de culture en présence pour amener les acteurs à observer autrement la réalité.
Par exemple en faisant vivre des expériences contre-naturelles qui amènent le collectif à acquérir de nouvelles connaissances, de nouvelles croyances et de nouvelles méthodes.
Dans le cas présent, les problématiques ont été observées, non pas avec les approches analytiques et réductionnistes, mais avec les approches holistiques et systémiques en mobilisant des techniques avancées de management de l’intelligence collective.