Note n°139 – Fin d’une transformation

Retrouvez ici la note et les références bibliographiques présentées dans le livre ainsi que d’éventuels compléments !
- Notes et bibliographie
- septembre 29, 2024
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- Stéphane Durand
Il est difficile, voire impossible de déterminer quand un processus de transformation culturel est achevé.
En réalité, la transformation est permanente, c’est juste le rythme qui est très différent entre une démarche volontaire d’accélération et une transformation au long court.
Plus le temps passe, moins les différences sont perceptibles puisque le plus gros est fait.
Nous pouvons estimer que la dynamique d’une transformation culturelle suit sensiblement le chemin de la courbe de la théorie de diffusion des innovations d’Everett Rogers (voir note n° 97 « Théorie de diffusion des innovations »).
Ce qui est certain, c’est que la fin d’une démarche de transformation culturelle ne se planifie pas.
C’est pour cette raison qu’il est important, surtout au début, de prendre le temps, grâce à des retours d’expériences réguliers, d’apprécier collectivement le chemin parcouru. Ceci permet d’une part de célébrer (voir note n° 112 « Célébration ») et surtout de rendre désirables les effets bénéfiques produits par la démarche pour la rendre de plus en plus attractive (voir note n° 82 « Communiquer »).
Progressivement, et cela est l’effet recherché, les changements de rupture, les éléments culturels exotiques deviennent la norme. Plus personne ne s’aperçoit vraiment de ce qui s’opère. Les anciennes croyances paraissent ridicules et les anciennes histoires désuètes à tel point que l’on doute qu’elles aient existé.
L’analyse et le narratif de la réussite ou de l’échec d’une transformation appartiennent aux historiens du futur, car cette histoire sensible est finalement inaccessible aux contemporains.
Même le passeur, le temps passant, aura de plus en plus de difficulté à déterminer l’impact réel de sa contribution effective jusqu’à douter qu’il ait pu jouer un rôle déterminant.