Note n°088 – Renoncement

Retrouvez ici la note et les références bibliographiques présentées dans le livre ainsi que d’éventuels compléments !

« Choisir c’est renoncer », écrivait André Gide dans son ouvrage, Les Nourritures terrestres, publié en 1897.

Le renoncement est une activité banale que nous effectuons plusieurs fois quotidiennement au cours de notre vie, tant dans sa dimension individuelle que collective.

Cependant, plus une décision en conditionne d’autres, plus il nous est difficile de décider et donc de renoncer à une option par rapport à d’autres possibles.

Les décisions dont nous parlons dans la transformation que nous tentons d’opérer au regard des enjeux écologiques, touchent nos fondations sociétales, le paradigme civilisationnel au sein duquel nous avons créé une société de l’abondance de la matière et de l’énergie, une société sans limites (voir note n° 001 « Les 9 limites planétaires »).

Pour autant, si les limites ne nous sont pas visibles, elles existent bien.

Si le sujet de la décroissance, ou plus précisément de la post-croissance est avant tout politique, nos sociétés qui franchissent de multiples limites vitales pour nous et le reste du vivant vont de toute façon devoir faire des choix et donc renoncer.

Renoncer à maintenir en l’état nos systèmes socioéconomiques et revoir notre rapport aux besoins matériels, ou bien faire avec parce que nous n’aurons plus le choix. Faire avec et gérer dans l’urgence des pénuries de ressources, d’énergie et une pollution des ressources vitales alors qu’il existe déjà des solutions concrètes qui permettent d’améliorer encore notre qualité de vie tout en inscrivant notre économie dans les limites de notre belle maison, la planète Terre.

En particulier, la théorie de l’économie symbiotique élaborée par Isabelle Delannoy offre un cadre de pensée et une démarche méthodologique pour revisiter nos modèles afin d’en développer la performance sociale, économique et la qualité de nos écosystèmes naturels vivants. Elle mise sur la synergie des acteurs locaux et les services rendus par le vivant.

Pour autant, accepter de rediriger notre façon de faire l’économie, aussi désirable soit-elle, suppose de renoncer à ce que nous connaissons depuis des siècles et en particulier depuis la révolution industrielle de la fin du XVIIIe siècle.

Rediriger, c’est renoncer à une partie de ce que l’on connaît : c’est engager une démarche de fermeture de nos communs les plus adaptés au XXIe siècle et ses défis.

"Ralentir ou périr - L'économie de la décroissance" - Timothée Parrique aux éditions Seuil. 2022.

"L'économie symbiotique - Régénérer la planète, l'économie, la société. Isabelle Delannoy - Editions Acte Sud 2017".

Pour aller plus loin sur le sujet du renoncement, de la fermeture et de la redirection écologique, les travaux de l’équipe d’Origens Media Lab ouvrent une nouvelle voie conceptuelle et méthodologique pour nous permettre de faire du vide et de faciliter l’émergence de solutions nouvelles.

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