Note n°106 – Ouvrir des perspectives désirables

Retrouvez ici la note et les références bibliographiques présentées dans le livre ainsi que d’éventuels compléments !
- Notes et bibliographie
- septembre 28, 2024
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- Stéphane Durand
Les sciences humaines considèrent que deux leviers doivent être activés simultanément pour déclencher un changement : la peur de perdre et la perspective de gain.
Des études récentes en économie comportementale (équipe de l’IRDES : Institut de recherche et de documentation en économie de la santé) mettent en exergue que « la baisse de satisfaction consécutive à une perte est plus grande que la hausse de satisfaction provoquée par un gain de même ampleur ».
Cela s’expliquant notamment en raison du poids de l’incertitude et du regard déformé que nous portons sur les perspectives présentées.
Elles ont aussi mis en évidence que « les événements qui se produisent avec une probabilité objective faible sont subjectivement perçus comme ayant une probabilité plus importante. À l’inverse, les événements qui se produisent avec une probabilité objective forte sont subjectivement perçus comme ayant une probabilité plus faible. Ainsi, les individus ont tendance à surestimer les probabilités peu fréquentes et à sous-estimer celles qui se produisent plus fréquemment. »
Pour autant, lorsque le diagnostic est trop difficile à croire et que les acteurs sont dans la phase de déni de la réalité présentée, dans la sidération qui les bloque, il reste pertinent de les mobiliser sur de la projection dans un futur désirable.
Les techniques de design fiction par exemple permettent de mobiliser un collectif avec une approche ludique alors que le niveau d’enjeu perçu reste encore faible. Ces séquences ne sont pas engageantes à court terme et, dans la mesure où les personnes acceptent de prendre du temps pour expérimenter un voyage vers le futur, elles identifient généralement des points d’attrait qui leur donnent une raison de croire au diagnostic déplaisant.
Ces séquences n’enclenchent pas de mouvement sans conscience augmentée de la réalité (voir note n° 52 « Réalité augmentée »). Cependant, elles participent à réduire la pression de la dissonance cognitive qui entrave la capacité de mouvement.